S'abonner

Hospitalisation en chirurgie : sortie à risque ? - 12/12/17

Doi : 10.1016/j.phclin.2017.10.031 
Vassili Chawadronow , Batiste Martel, Stephanie Truet, Emmanuelle Peronne, Didier Lemoine, Marie-lys Le Bellec
 Pharmacie, centre hospitalier de Bayeux, 13, rue de Nesmond, 14400 Bayeux, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Au sein de notre établissement, les chirurgiens ont pour habitude de ne prescrire pour la sortie de leurs patients que les spécialités en lien avec l’opération, à savoir les anticoagulants, les antalgiques et les antibiotiques. Pour le reste du traitement, les patients doivent reprendre leur ordonnance habituelle. Cette pratique, notamment source de doublon de prescription, génère un risque iatrogène important. Afin d’étudier cette pratique et de sécuriser la prise en charge de nos patients, nous avons mis en place en février 2017 une activité de conciliation de sortie, en complément de l’activité de la conciliation d’entrée déjà réalisée dans le service.

Matériels et méthode

Nous avons analysé l’ensemble des conciliations de sortie réalisées sur les 6 premiers mois de l’activité. Celles-ci tiennent compte de l’ordonnance de traitement habituel du patient, de la prescription du séjour hospitalier, ainsi que de l’ordonnance de sortie de chirurgie. Nous avons ainsi comptabilisé les divergences involontaires (DI) rencontrées (oubli, ajout de médicament, modification de posologie…), mais également le nombre de doublons de prescriptions interceptés.

Résultats et discussion

Au total, 128 conciliations de sortie ont été réalisées sur la période étudiée. Sur l’ensemble de ces conciliations nous avons retrouvé un total de 46 doublons entre la prescription du traitement habituel et l’ordonnance de sortie de l’hôpital. Au moins un doublon a été retrouvé sur 42 conciliations de sortie (33 %) avec un maximum de deux doublons par conciliation. Quarante et un doublons concernaient des antalgiques et majoritairement le paracétamol (77 %) et le tramadol (11 %). Dans 100 % des cas ces doublons étaient à l’origine d’un dépassement des doses maximales. Cinq doublons (11 %) concernaient des anticoagulants (AC) dont trois cas de prescription d’un AC injectable avec un AC per os et deux cas de doublons d’AC per os. Quarante-trois autres DI ont été relevées grâce à cette activité. Ainsi, 30 prescriptions de sortie comprenaient entre 1 et 5 DI (23 % des conciliations de sortie) dont 16 étaient des oublis (anticoagulants, antalgiques, antibiotiques, anticancéreux,…), 2 étaient des ajouts de médicament (antihypertenseur, antiépileptique) et 5 des modifications de posologies (antalgiques et antihypertenseurs). Au total, 56 ordonnances sur 128 (soit 44 %) comportaient soit un doublon soit une DI.

Conclusion

La mise en place d’une activité de conciliation de sortie dans notre service de chirurgie a permis de retrouver au moins une anomalie sur près d’une prescription sur deux, et ce malgré la présence d’une conciliation à l’entrée. Toutes ces DI ont été corrigées par le prescripteur. L’absence de prescription de sortie complète (traitement habituel+traitement du chirurgien) explique en grande partie ces résultats. Un changement de pratique de la part des prescripteurs semble difficile et serait de surcroît synonyme d’une augmentation des prescriptions hospitalières exécutées en ville. Le choix actuel se porte donc sur la poursuite de l’activité de conciliation d’entrée et de sortie ainsi que sur des entretiens pharmaceutiques avec les patients en fin d’hospitalisation afin de sécuriser leur prise en charge.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Chirurgie, Conciliation de sortie, Divergences involontaires, Doublons


Plan


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 52 - N° 4

P. 390 - décembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Évaluation des prescriptions d’anticoagulants postopératoire en chirurgie orthopédique
  • Amel Benbouzid, Antoine Sapin, Sandra Camps
| Article suivant Article suivant
  • Formes orales sèches et troubles de la déglutition chez le patient âgé : la modification de la forme galénique est-elle appropriée ?
  • Mélanie Peraudeau, Marion Collignon, Marie-christine Sagnier, Vanida Brunie

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2025 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.